Le SOPK : Quand les hormones se rebellent (un peu trop)
Le SOPK – ou syndrome des ovaires polykystiques – touche environ 1 femme sur 10 en âge de procréer. Pourtant, comme l’endométriose, il reste encore largement méconnu, mal diagnostiqué et parfois incompris, y compris par les femmes qui en sont atteintes. Alors aujourd’hui, on lève le voile sur ce trouble hormonal aussi fréquent que complexe.
C’est quoi exactement, le SOPK ?
Le SOPK n’est pas une maladie en soi, mais un syndrome, c’est-à-dire un ensemble de symptômes qui peuvent varier d’une personne à l’autre. Il est causé par un déséquilibre hormonal, principalement un excès d’androgènes (hormones dites "masculines", comme la testostérone), et une perturbation de l’ovulation.
Les ovaires des femmes atteintes de SOPK ont souvent une apparence « polykystique », c’est-à-dire qu’ils contiennent de nombreux petits follicules (des sortes de mini-kystes bénins), visibles à l’échographie. Attention, ce n’est pas une maladie des kystes, malgré son nom un peu trompeur.
Les principaux symptômes
Le SOPK peut se manifester de différentes manières. Parmi les symptômes les plus courants :
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Cycles menstruels irréguliers ou absents (troubles de l’ovulation)
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Acné persistante (même à l’âge adulte)
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Pilosité excessive (hirsutisme) sur le visage, le ventre, le dos...
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Chute de cheveux de type masculine (alopécie androgénétique)
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Prise de poids ou difficulté à perdre du poids
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Résistance à l’insuline, parfois liée à un risque accru de diabète de type 2
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Infertilité (mais pas une stérilité, nuance importante !)
Encore une fois, toutes les femmes atteintes de SOPK ne présentent pas tous ces symptômes, ni avec la même intensité.
Comment poser le diagnostic ?
Le diagnostic repose sur 3 critères (on parle de critères de Rotterdam) :
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Ovaires polykystiques visibles à l’échographie
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Hyperandrogénie (excès d’hormones mâles dans le sang ou symptômes visibles)
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Troubles de l’ovulation (cycles longs ou absents)
Il faut au moins deux de ces trois critères pour poser un diagnostic. Cela se fait en général par un bilan hormonal, une échographie pelvienne, et un entretien clinique avec un professionnel de santé.
Quel traitement pour le SOPK ?
Il n’existe pas de "remède" au SOPK, mais on peut soulager les symptômes et améliorer la qualité de vie. Les traitements varient selon les objectifs (régulation du cycle, acné, fertilité, perte de poids, etc.) :
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Pilule contraceptive pour réguler les cycles et réduire l’hyperandrogénie
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Traitement de l’insulino-résistance
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Soins dermatologiques pour l’acné ou la pilosité
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Accompagnement nutritionnel et activité physique régulière
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Aide à la fertilité, si désir d’enfant (induction de l’ovulation, assistance médicale)
Et la santé mentale dans tout ça ?
Comme l’endométriose, le SOPK peut être un poids invisible : estime de soi affectée, troubles anxieux, dépression, frustration face au corps… L’accompagnement psychologique est tout aussi important que les traitements physiques.
Parler du SOPK, c’est aussi briser un tabou : celui des hormones, des règles irrégulières, de la pilosité, de la peau, du poids. Des sujets souvent considérés comme "honteux", alors qu’ils méritent au contraire d’être mieux compris.